mardi 19 avril 2016

Evry Games City 2016 avril 2016


Inauguration d’Évry Games City 2

samedi 16 avril 2016 à 15H00 

aux Arènes de l'Agora à Évry



Monsieur Carlos Da Silva, député de la circonscription,
Monsieur Francis Chouat, maire d’Évry et président de l'Agglomération Grand Paris Sud – Seine-Essonne-Sénart,
Monsieur Ronan Fleury, conseiller départemental, adjoint au maire de la ville d'Evry,
Madame Claude Maissonnave, conseillère municipale de la ville d'Evry,
Monsieur Patrick Curmi, président de l'Université d'Evry,
Monsieur Christophe Digne, directeur de l'école Telecom Sud Paris,
chers partenaires de l'événement,
chers collègues,
Mesdames et messieurs,


Au nom de l’École Nationale Supérieure d'Informatique pour l'Industrie et l'Entreprise j'ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue à la deuxième édition d’Évry Games City

Après le succès de l'an dernier, l'ENSIIE a décidé de poursuivre l'initiative en gardant la formule d'une rencontre du Jeu Vidéo dans ses diverses composantes apte à mélanger les publics : populaires et professionnels, amateurs, passionnés ou simplement curieux.

Les visiteurs d'Evry Games City vont pouvoir découvrir et manier près de deux cent jeux et se réjouir du ressort de la créativité de ce secteur : entre les jeux des grandes marques, ceux des nombreux studios indépendants qui nous ont rejoints, ceux des tournois organisés sur place par le réseau des médiathèques, ceux des ateliers ludo-pédagogiques ou encore des serious game à l'initiative du réseau Canopé.

Cinq zones ont été aménagées dans la halle des Arènes pour orienter les visiteurs : éducation / conférences / studio indépendants / éditeurs et Evry Games TV pour partager en ligne l'expérience et l'actualité de ces deux journées.

Vous identifierez les équipes à la couleur de leur tee-shirt : bleu pour les équipes des nombreux studios indépendants, noir pour le staff de l'événement composé des élèves de l'ENSIIE, dont l'engagement, l'enthousiasme et la rigueur dans l'exécution sont le véritable ressort d'Evry Games City.

Pour cette nouvelle édition, l'ENSIIE a souhaité mettre à l'honneur les activités en prise avec les métiers et la production du jeu vidéo. Le rassemblement des studios indépendants, opéré par notre partenaire Budgames, je salue John Tascovich qui est avec nous, fait d'Evry Games City 2 la plus importante vitrine internationale du savoir faire français dans ce domaine.

Pour s'inscrire pleinement dans la promotion de nos talents, 5 Prix seront attribués, par un jury international lors de cette édition. Ce soir, à minuit, les nominés seront annoncés sur Twitter et demain à 15h, les lauréats seront annoncés lors d'une cérémonie, retransmise en direct sur les réseaux, au cours de laquelle les Prix seront remis.

Les gagnants se verront offrir un séjour d'un an dans notre cluster évryen avec un accès gratuit à toutes les ressources dédiées au jeu vidéo / un Prix Spécial du jury sera également attribué pour départager les 5 lauréats / le gagnant participera au rendez-vous mondial de référence du jeu vidéo, le E3, qui se tiendra à Los Angeles, aux États-Unis, du 14 au 16 juin prochains.

Lorsque lundi, le décor aura été démonté, Évry Games City ne cédera pas la place à la nostalgie habituelle des flonflons abandonnés, l'ENSIIE vous invite à revenir à Évry, dès lundi vous trouverez nos élèves, nos enseignants, nos chercheurs, nos jeunes entrepreneurs, nos équipes de médiation, en train de battre le rythme du jeu vidéo, dans les salles de classes, dans les laboratoires, dans les studios du cours Blaise Pascal, dans les cafés et les restaurants du quartier.

Je loge dans le quartier des Passages, à deux cent mètres d'ici, je croise une voisine dans le hall de l'immeuble qui m'interpelle : Ah Monsieur Iacovella, votre Evry Games City, quelle histoire, mon petit dernier qui nous a fait une scène, Maman on ne part pas en vacances chez les cousins, ils vont venir ici et on va tous faire Evry Games City ensemble, et ils s'y tous mis, on a été obligé.

Voilà, Evry Games City devenue une terre d'accueil et de réjouissances pour le plaisir des adultes et des enfants.

Enfin pour conclure j'adresse mes remerciements personnels à Ménad Sidahmed, mon collègue directeur de l'ENSIIE, de m'avoir renouvelé sa confiance pour le pilotage de cette 2ème édition d’Évry Games City ; Ménad c'est un plaisir renouvelé depuis 8 ans de travailler avec toi, même quand il faut hypothéquer jusqu'au dernier bouton de notre culotte pour réaliser l'ambition et la générosité des projets que tu portes, je sais parler au nom de tous à l'ENSIIE.

Alors oui, Évry Games City s'entend d'ores et déjà comme un point cardinal de la culture numérique et du jeu vidéo :

- Évry Games City est le Rendez-vous annuel « so gaming » qui impose sa marque ;
- Évry Games City est une terre d'accueil, un Archipel du jeu vidéo dans le territoire évryen ;
- Évry Games City est la Porte d'entrée des studios indépendants français pour les USA.


Je vous remercie

Andrea Iacovella









 

 

vendredi 19 juin 2015

Le Marché annuel de la Poésie de Paris menacé de disparition !

Le Marché de la Poésie vient de clôturer sa 33ème édition, il se tient chaque année, Place Saint Sulpice à Paris, organisé à l'initiative de c/i/r/c/é (Centre d’Information, de Recherche, de Création et d’Études littéraires, artistiques, scientifiques et techniques). Lieu unique et emblématique de l'actualité de la création poétique en France, avec 150 exposants et 50 mille visiteurs, l'édition de cette année a confirmé le succès ; téléchargez le journal 2015.

Je reproduis ci-après le mot du délégué général, Vincent Gimenot-Pons, qui alerte de la situation faite par la Ville de Paris au Marché de la Poésie en le menaçant de disparition. Le prétexte, une fois n'est pas coutume, est celui de la facture à payer qui ne cesse d'augmenter, alors que le subventionnement du Marché de la Poésie est inchangé depuis 2004 !

La langue française qui a imposé la notion d'exception culturelle aux gouvernements de ce monde, mérite qu'on applique cette même exception au rendez-vous annuel de ses poètes.
Paris doit rester le lieu d'un rendez-vous annuel majeur de l'actualité de la création poétique d'expression française.

Andrea Iacovella


Le 33e Marché de la Poésie, sans exception, culturel !

Chers amis,
le 33e Marché de la Poésie s’est terminé sur un succès indéniable, tant du point de vue de la fréquentation que dans l’esprit et la qualité qui règnent sur ce lieu culturel incontestable.
Cependant, comme vous le savez, des doutes planent désormais sur notre avenir, voire sur notre présent, après 33 années.
Nous n’avons pas été entendu en amont du Marché.
Il nous faut désormais attendre de recevoir la facturation du 33e Marché pour se rendre à l’évidence : nous n’aurons pas les moyens de payer les surcoûts que l’on va nous demander (participation de l’occupation de la place, due à une forte augmentation de la redevance versée à la Ville de Paris suite à l’appel d’offres et à ses surenchères, et dont le Marché de la Poésie fait autant les frais qu’un Salon des antiquaires ; la diminution d’une semaine de cette occupation de Saint-Sulpice pousse également Joël Garcia Organisation à nous demander de régler en supplément la location des tables et chaises qui, auparavant, était incluse dans le forfait. Ainsi l’on nous demande 2400 euros TTC de plus pour l’occupation de la place — en nous signalant qu’il n’y avait pas eu d’augmentation depuis 2010, mais de nos subventions non plus, et ce depuis 2004 —, et 8400 euros TTC pour tables et chaises. Soit environ donc un total de 10800 euros auquel nous ne pourrons faire face, ni les éditeurs du Marché, dont on semble méconnaître la situation délicate.
Mais de toute façon, quant bien même ce ne serait pas une telle somme, quelques milliers d’euros, nous serions incapables d’y faire face, puisque nous n’en avons été prévenus que depuis avril et que les sommes n’ont cessé de s’additionner depuis lors.
Certains poètes m’ont dit qu’ils voulaient renoncer à leur cachet pour nous aider. Faudrait-il que poètes et petits éditeurs de poésie soient ceux qui paient les pots cassés par d’autres ?
Je mets également en copie de ce mail les institutions partenaires du Marché, afin que tout le monde soit conscient et alerté de cette situation et du réel danger encouru, dans l’immédiat et non sur 2016. Si le Marché de la Poésie disparaissait demain, nul ne pourra dire que l’alerte n’aura pas été donnée à temps (depuis avril dernier).
Peut-être serons-nous amenés à vous demander de passer à l’action avec nous.
N’hésitez pas à diffuser cette information. Nous nous sommes voulus discrets jusque là, mais nous n’avons aucun remède miracle entre les mains pour que l’exception culturelle persiste.

Bien chaleureusement
vINCENT-gIMENO-pONS
délégué général

© Marché de la Poésie 2015
 

lundi 4 mai 2015

Evry Games City 25 avril 2015



Allocution d'Andrea Iacovella

lors de l'inauguration d’Évry Games City

le samedi 25 avril 2015 à 14H30 

au Théâtre de l'Agora à Évry


Madame la secrétaire d'état chargée du numérique Axelle Lemaire,
Madame la préfète Chantal Castelnot,
Monsieur le sénateur Michel Berson,
Madame Fatoumata Koïta et Monsieur Ronan Fleury, conseillers départementaux
Monsieur Francis Chouat, maire d’Évry et président de la Communauté d'Agglomération d’Évry  Centre Essonne,
chers partenaires de l'événement,
chers collègues,
Mesdames et messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à cette première édition d’Évry Games City.

Il m'incombe de vous dévoiler la mécanique qui a généré cet événement, que j'ai porté au nom de l'ENSIIE.

L'ENSIIE c'est l’École Nationale Supérieure d'Informatique pour l'Industrie et l'Entreprise, installée ici à Évry, et qui a formé plus de 3 mille ingénieurs depuis 47 ans, ingénieurs que l'on désigne par les « iiens ».

En septembre 2008 j'ai rejoint Ménad Sidahmed, qui venait de prendre ses fonctions de directeur, avec dans sa serviette, un projet d'établissement décliné sur les fondamentaux de l'école et une double ouverture sur les ressources du territoire local et les thématiques en rapport avec le numérique dans sa féconde reformulation des activités humaines.

En 2009 je me trouve dans le bureau de votre prédécesseur monsieur le maire, pour présenter à Manuel Valls le projet d'ouverture au territoire évryen porté par l'ENSIIE, à l'aide d'un diaporama. A la fin de l'entretien, alors que je rangeais l'ordinateur dans ma serviette, je lui demande de son point de vue de maire de la ville, s'il a un axe particulier sur lequel notre action de grande école publique pourrait être particulièrement utile. Et là, sans hésitation, il me dit « La jeunesse, tout ce que vous ferez pour la jeunesse, sera précieux pour Évry ».

Dans les semaines qui ont suivi j'ai travaillé avec celui qui était alors directeur des services culturels à la communauté d'agglomération, Denis Declerck. Très vite il a saisi l'importance d'engager un projet territorial en utilisant les outils de la culture, pour poser des passerelles entre les ressources engagées par le numérique : les actions de formation, de recherche et d'entrepreneuriat étaient rapprochées des pratiques collaboratives, du rapprochement d'artistes et d'ingénieurs, des actions de formation en direction de populations en situation de difficulté face au rythme élevé de changements induits par le numérique.

Dès le départ le jeu vidéo s'est imposé de lui-même comme un vecteur stratégique capable de mobiliser les acteurs du territoire. Le slogan « Une manette de jeux à la main, nous sommes tous égaux », ne peut s'empêcher de réserver à la jeunesse une place de choix.

À l'automne 2009 je me retrouve de nouveau dans le bureau du maire d’Évry, pour lui présenter cette fois l'avant-projet d’Évry, cité du jeu vidéo, qui deviendra le projet de Cluster que Ménad vous exposera dans un instant.
Dès le départ, le projet inclut un événement annuel aux Arènes, à caractère festif et sportif, rassemblant les gamers et un large public de curieux.

L'épisode suivant débute en juin 2014, avec la rencontre de Sébastien Delaby qui dirige l'équipe de 5WProjects. Sébastien s'empare du cahier de charges et propose une formulation forte dans laquelle nous retrouvons les objectifs de l'événement, l'exigence de qualité et l'ambition du projet qui, à ce moment là prend le nom d’Évry Games City.
Tout au long du projet, Sébastien et son équipe ont fait preuve de réactivité, d'efficacité et d'ingéniosité. Je tiens à leur dire le plaisir que j'ai eu à travailler avec eux et mon admiration pour le bel ouvrage réalisé.

Nous sommes en juin 2014, la nouvelle équipe municipale conduite par Francis Chouat se met en place, les conditions ne sont pas les meilleures pour faire partager un projet à la fois ambitieux, complexe et totalement inédit, tant dans la forme que dans le contenu. L'adjointe en charge à la culture et au numérique de la ville d’Évry, Najwa El Haïté, visite les locaux de l'ENSIIE et se prête à écouter le projet Évry Games City. Il lui revient d'avoir ouvert la voie au partenariat noué avec la Ville d’Évry.

Monsieur le maire, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance et celle de l'ENSIIE. à vous, à votre équipe municipale et à tous les services de la ville qui ont embarqué pour Évry Games City. Je mesure les difficultés que pose Évry Games City à tous les niveaux de la chaîne décisionnelle et opérationnelle. Il fallait oser et vous, vos conseillers et vos équipes l'avez fait avec enthousiasme et un engagement sans faille, sur un continent qui vous était pour l'essentiel étranger.

Nous voilà en septembre 2014, l'équipe de Sébastien Delaby est à pied d’œuvre pour produire le visuel de l’événement, une séance historique de shooting pour sélectionner les 4 iiens qui vont incarner le message d’Évry Games City sur tous les supports de communication.

Les élèves engagent alors, la première vague d'information de l'événement à travers la France. Au cours de l'automne, les iiens se mobilisent pour présenter Évry Games City dans une cinquantaine de forums de classes préparatoires aux grandes écoles, dans la plupart des grandes villes. La campagne est destinée à sensibiliser les candidats en vue de leur recrutement à l'ENSIIE, et à servir de caisse de résonance à l'événement.
Les iiens seront présents depuis le début du projet, engagés à tous les niveaux de l'événement, les 120 élèves qui participent aujourd'hui à l'organisation de l'événement sont identifiables par le tee-shirt orange. Je salue leur représentant, le président du BDE, Florien Dufour-Rives, en lui demandant de transmettre nos remerciements aux iiens pour la qualité de leur engagement et de leur abnégation.

Le démarrage du site Internet a eu lieu en janvier ainsi que sur les réseaux sociaux pilotés par l'équipe de Sébastien Delaby. Dès les deux premières semaines, l'activité en ligne a été très soutenue, reflétant la diversité du réseau de passionnés, mobilisant un grand nombre d'internautes. C'est à la faveur de cet élan que la campagne d'adhésion des partenaires économiques et institutionnels a été engagée. Au cours des deux semaines qui ont suivi, les nombreux retours des partenaires ont confirmé l'élan initial. Votre présence à nos côtés dit que le vecteur culturel a rempli sa mission de fédérer tous les acteurs sociaux : de la formation, de la recherche, du monde de l'entreprise et de tous les usagers.

Je remercie le personnel de l'ENSIIE qui a partagé notre enthousiasme et permis au projet d'aboutir. Enfin mes remerciements à Ménad Sidahmed, mon directeur et collègue ; de m'avoir confié le portage d’Évry Games City ; Ménad on recommence quand tu veux, mais je te connais tu as déjà de nouveaux projets dans ta serviette.

Le dernier relevé de participation effectué il y a une heure donne ceci :

- Sur Twitter plus de 3 millions de pages vues, 450 mille retweets, 75 mille profils visités, en deux mois nous enregistrons ce qui se réalise en moyenne sur 6/9 mois ;

- Sur Facebook, en retenant l'activité des internautes situés à 50 Km autour d’Évry, ce sont 10 mille publications par semaine ;

- Le teaser vidéo a été vu 12 mille fois sur Youtube et les pages relayées par tous les sites web totalisent 10 millions de vues ;

- A cette heure plus de 5 mille personnes ont validé leur invitation, 50 % du public vient de l'extérieur du territoire local.

Ces quelques chiffres disent bien qu’Évry Games City est plus qu'un Salon, c'est un Rendez-vous !

Le mot de la fin reviendra à un jeune évryen qui me joint au téléphone pour demander des précisions sur l'événement. Au moment de raccrocher il me dit : M'sieu, c'est un rêve ms'ieu, c'est un rêve evrygamescity, vous pouvez pas savoir ! Je vous souhaite une bonne journée M'sieu.
Alors je me dis que quand nos rêves à nous : acteurs du monde politique, économique, associatif, de la formation et de la recherche, quand nos rêves, que nous confions à nos réalisations croisent ceux de la jeunesse, alors je vois Évry Games City inaugurer une page nouvelle, Évry Games City devient un bien commun qui ne demande qu'à être partagé.

Je vous remercie.

Andrea Iacovella
Évry, le 25 avril 2015




jeudi 12 juillet 2012


Commune de Sainte-Colombe-sur-Gand

Lettre aux administrés

Démission du Maire


Chères colombines, chers colombins,
lors de mon élection au titre de Maire, par les conseillers municipaux en mars 2008, je les avais informés être en attente d'une nouvelle affectation professionnelle et ne pas pouvoir garantir que je resterais en Rhône-Alpes jusqu'au terme du mandat. En septembre 2008, lorsque j'ai été nommé à Évry, dans mon nouveau poste, il a été convenu avec les conseillers que nous ferions le bilan de cette situation, qui allait tenir le Maire loin de la commune une bonne partie de la semaine et de ses conséquences sur le fonctionnement. Depuis cette date, chaque année, j'ai demandé aux conseillers de s'exprimer sur cette question, en proposant de restituer le mandat de Maire qu'ils m'ont confié en mars 2008. A chaque fois ils m'ont demandé de poursuivre l'action engagée. Au bout de 52 mois d'activité, sans demander l'avis des conseillers cette fois, j'ai présenté ma démission à l'autorité préfectorale, décision qui prendra effet à compter du 11 juillet 2012.

Le respect de la maison Commune
Grâce à la confiance qui m'a été accordée, je peux témoigner aujourd'hui du profond attachement des colombins à la vie de leur commune, aux services municipaux et à leurs élus locaux. Fait rare à notre époque ; les charges publiques qui relèvent de la vie municipale ont le pouvoir de nous rassembler au delà de nos différences d'opinions et de croyances. La proximité entre les élus et les administrés dans une commune rurale fournit un lien solide qui résiste aux tempêtes qui souvent balayent l'actualité politique en la rendant illisible, sans sacrifier les nécessaires débats, forcément contradictoires, dont se nourrit la vie publique.
Tout au long de l'exercice du mandat qui m'a été confié, je n'ai cessé de vérifier cette fidélité à la maison Commune : auprès des conseillers dans leur engagement et leur dévouement à l'action municipale, dans la vitalité remarquable de la vie associative de notre commune, dans la solennité partagée des célébrations et des commémorations publiques, dans les nombreux échanges au gré des rencontres et des déplacements, et enfin dans les permanences du vendredi tenues à la mairie.
C'est également par respect de l'autorité municipale, qu'au moment de quitter mes fonctions j'ai estimé nécessaire de m'adresser à chacun d'entre vous, afin de restituer les grandes lignes de ma conduite, de premier magistrat de notre commune.

L'engagement du Maire
Mon principal engagement a été de rassembler l'équipe municipale autour d'un projet d'aménagement du Bourg et du territoire municipal, dans le but de relever les défis opposés par :
  • les inégalités territoriales générées par la construction de l'A89 ;
  • la baisse chronique des services, des aides techniques et financières du département, de la région et de l'État, qui impactent particulièrement les petites communes rurales ;
  • une baisse démographique qui affecte notre commune depuis plusieurs années alors que le bassin rural n'a cessé de voir sa démographie progresser ;
  • la transformation induite par un Schéma d'aménagement du centre Loire (SCOT rassemblant près de 100 communes) qui se traduira à terme, par une forte limitation du développement de l'habitat dans nos petites communes afin de favoriser le développement des grands centres urbains ligériens.

Le conseil municipal au centre des décisions
Je me suis fait un devoir de conduire l'action qui incombe au Maire dans le respect des valeurs et des règles de la république, c'est à dire des affaires publiques et de l'intérêt général, en étant attentif à ce que nos décisions n'engendrent pas des discriminations. Toutes les décisions prises ont été approuvées en séance publique du Conseil municipal, où j'ai privilégié un rôle d'arbitrage par consensus. Dans les rares cas où le Conseil s'est trouvé divisé sur une mesure à prendre, et où il n' y avait pas d'urgence, j'ai préféré que le dialogue entre les conseillers se poursuive lors de la séance suivante. Je n'ai fait appel au pouvoir de décision du Maire que de manière exceptionnelle, lorsque l'urgence imposait le respect des règles de la république.

Le travail de l'équipe
Dès le début du mandat j'ai encouragé les conseillers à travailler en commissions thématiques afin de préparer les décisions à voter en Conseil dans les meilleures conditions. Ils ont été nombreux à accepter le principe des délégations : bâtiments publics, affaires scolaires, réseaux d'assainissement, voirie, cimetière, fleurissement, gestion des salles...Les délégations ne se substituent pas à la responsabilité du Maire, ni au vote des décisions prises par le Conseil, mais tout au long des mois la pratique des délégations a favorisé l'expérience personnelle de la responsabilité collective, enrichi les échanges, contribué à instaurer un climat de confiance et de respect mutuels. L'expérience des délégations constitue un levier majeur pour favoriser la prise de responsabilité individuelle, approfondir le travail collectif et susciter les vocations pour l'avenir de la commune.
J'adresse tous mes remerciements aux conseillers pour leur engagement personnel, l'excellence du travail qu'ils ont accompli et leur attachement à la vie de notre commune.

L'argent public
La transparence des décisions a été appliquée en premier lieu à la gestion de l'argent public : tout achat de service, d'équipement, d'étude ou de travaux, a été effectué dans le respect du budget voté par le Conseil, sur la base de plusieurs devis de prestataires et le choix retenu a été systématiquement soumis au vote en séance publique des conseillers.
Les finances de la commune, qui je le rappelle sont veillées par le percepteur, sont saines. Il n'y a pas a eu d'emprunt supplémentaire engagé et les remboursements des emprunts précédents ont été honorés. Les études, les travaux et les acquisitions effectués pendant le mandat ont été autofinancés.
Au moment de quitter mes fonctions, la commune de Sainte Colombe sur Gand affiche un endettement moyen par habitant d'environ 40 €, alors que la moyenne nationale des communes de notre taille est de 470 €. Cela signifie que la commune dispose aujourd'hui des moyens financiers pour engager les importants travaux d'aménagement dont elle a besoin ; c'était l'objectif que l'équipe municipale s'était fixé, et il a été tenu.

Le projet d'aménagement
En juillet 2008 le Conseil municipal a décidé de lancer l'étude d'un projet d'aménagement du Bourg et du territoire municipal pour relever les défis posés par l'A89. Au fil des mois, grâce à l'apport de techniciens et de leurs études, le Conseil a procédé à des choix qui ont donné lieu à plusieurs rencontres publiques. Nous avons engagé le processus administratif pour obtenir les subventions indispensables à leur réalisation, émanant de l’État et du Conseil Général qui viendront compléter le financement municipal. A ce jour, les dossiers sont en cours d'instruction, mais la période, comme chacun sait, est particulièrement difficile pour les subventions publiques et nous n'avons pas encore la maîtrise du calendrier. Néanmoins, le temps des études est arrivé à son terme et notre commune dispose aujourd'hui de projets concrets et de sa part de financement, pour engager une nouvelle phase de son développement. Gageons que d'ici la fin du mandat municipal, les premières réalisations verront le jour.

La communauté de communes de Balbigny
La communauté de communes de Balbigny, appelée également Coby, à laquelle nous sommes rattachés, compte 13 communes. Ses domaines de compétences sont  le développement économique, l'agriculture, l'environnement, le tourisme, la voirie, l'aménagement du territoire. Les décisions prises ont donc une importance capitale sur nos communes. L'assemblée communautaire est composée des délégués des communes membres, leur nombre varie selon la population ; notre commune dispose de trois délégués. Au début du mandat, l'assemblée élit un exécutif composé d'un président et de plusieurs vice-présidents, dont je n'ai pas fait partie. En tant que Maire, j'ai représenté Sainte Colombe sur Gand au sein du bureau de la Coby, organe consultatif qui réunit les Maires de toutes les communes membres.
Mon action au sein de la Coby, a été menée avec les mêmes valeurs républicaines que celle de Maire de la commune. Disposant du seul levier consultatif, je me suis attaché à promouvoir des actions ponctuelles et à rechercher systématiquement le consensus pour les faire aboutir. L'action intercommunale étant particulièrement déterminante pour l'avenir de notre territoire et dans le même temps très méconnue, je pointerai ici les cas saillants que j'ai défendus au nom de notre commune :

Observatoire de la Nature et Natura 2000
Le projet d'Observatoire de la Nature a débuté à Sainte Colombe sur Gand, dans le cadre de l'étude d'aménagement global. L'objectif est de valoriser les secteurs classés environnements naturels remarquables et de leur associer un développement de tourisme vert, adapté à leur préservation. Le projet a été motivé du fait que notre commune est au centre du principal poumon naturel du territoire. Validé par le Conseil municipal, j'ai présenté le projet à la Coby, au nom de notre commune, dans l'espoir de réaliser un Observatoire étendu à l'ensemble du territoire intercommunal. La Coby a accueilli favorablement notre initiative et les études sont en cours.
J'ai été également à l'initiative de la Natura 2000 « Chiroptères des montagnes du matin » qui englobe le site de Sainte-Colombe-sur-Gand. Natura 2000 est un label de qualité, basé sur la libre participation des riverains concernés, financé par l'État et les fonds européens. L'étude, qui a duré près de deux ans, était placée sous la direction d'un comité de pilotage que la Coby m'a demandé de présider. La première étape étant terminée, la phase de suivi devrait démarrer au cours de la prochaine période.

La ZAIN de Balbigny
La Zone d'Activité d'Intérêt National, (ZAIN), constitue le projet d'implantation d'une vaste zone d'activités économiques autour de l'échangeur de l'A89 à Balbigny. C'est le projet phare de développement de notre territoire, attendu avec la construction de l'A89 ; il constitue en quelque sorte le bon côté de l'A89, chargé des retombées positives : emplois, accroissement démographique, développement de l'habitat et du commerce.
Contre toute attente, alors que les Maires de la Coby travaillaient au projet d'implantation de la future zone, l'initiative a été transformée en Zone d'intérêt national ; en clair, la Coby s'est vue imposer des partenaires et devenir minoritaire au sein de la nouvelle structure, avec pour conséquence une limitation des implantations économiques, des restrictions dans le choix des activités à installer à Balbigny, et l'obligation de partager les risques financiers avec d'autres zones d'activités.
Après plus de vingt ans d'attente et d'atermoiements, d'un tronçon autoroutier tracé avec une incurie insoupçonnée, (lire sur ce blog les articles publiés en février 2009 et en juin 2010) au moment où enfin, le territoire était sur le point d'engranger les retombées positives, les grands élus de la Loire sont tombés d'accord pour exécuter ce qu'il faut bien appeler un « rapt historique », privant le territoire de Balbigny de son dû.

J'ai été le seul Maire de la Coby à voter contre le projet de ZAIN de Balbigny et à dénoncer la mise sous tutelle de notre territoire par les grandes entités urbaines de la Loire.
Victimes chroniques de la désindustrialisation de notre pays, depuis près de quarante ans, les agglomérations ligériennes subissent tous les effets du déclin économique et une hémorragie démographique que les administrations successives n'ont pas réussi à endiguer, alors que le bassin rural a affiché un solde positif. Dans ces conditions, les grands élus considèrent (ils l'ont dit et l'ont écrit !) que le levier de développement économique lié à l'A89 à Balbigny pourrait représenter un danger pour les agglomérations urbaines ; bref, Balbigny ne doit pas trop se développer ! D'où leur action pour s'inviter autour de la table des décisionnaires, dans le but d'intervenir sur les choix de la Coby.
Accepter que la zone d'activité de Balbigny devienne d'intérêt national, était ouvrir la porte à toutes les convoitises et à tous les appétits, tant économiques que politiques. Voilà pour quelle raison je me suis opposé jusqu'au bout à ce « rapt historique » que je n'ai cessé de dénoncer tout au long de mon mandat de Maire.

Nouveau périmètre intercommunal
Au printemps 2011 tous les préfets de notre pays ont été mobilisés pour définir un nouveau Schéma départemental de coopération intercommunale, en explorant les possibilités de regrouper plusieurs intercommunalités existantes. Dans la Loire, en ce qui nous concerne, le préfet a proposé d'étudier la fusion des intercommunalités de Balbigny, de Feurs et des Collines du Matin, avec pour argument clé, celui d'accompagner le développement urbain attendu grâce à l'arrivée de l'A89, entre Feurs et Balbigny. Toutes les communes et les conseils communautaires ont dû se prononcer pour ou contre ce projet de fusion pour le début août 2011.

La position de Sainte Colombe
Le Conseil municipal de Sainte Colombe sur Gand s'est réuni à deux reprises pour explorer les avantages et les inconvénients de cette fusion, une fois dans le courant du mois de juin et l'autre fin juillet 2011. Les débats ont mis en avant deux aspects :
  • d'une part, le développement de la dorsale urbaine entre Feurs et Balbigny, mobilisera des moyens considérables, comment s'assurer dans ces conditions, que les besoins des petites communes rurales ne seront pas sacrifiés ?
  • d'autre part comment les communes de petite taille allaient pouvoir se faire entendre dans une nouvelle entité appelée à réunir un très grand nombre de communes, alors que les 13 communes de la Coby, qui travaillent ensemble depuis 1993, ont encore des difficultés à le faire ?

Selon que l'on privilégie la place des petites communes ou le développement urbain de Feurs et de Balbigny on aura tendance à refuser ou à accepter le projet du préfet. Le Conseil municipal de Sainte-Colombe-sur-Gand a exploré les deux situations et a opté dans un premier temps pour refuser le projet de fusion, n'ayant pas de garanties quant à la place faite aux petites communes rurales.

Changement de situation
Au final, début août 2011, les communes de la Coby étaient partagées en deux parties égales sur les options, les communes de Feurs de leur côté ont voté à la majorité pour la fusion et les communes des Collines du Matin ont voté à l'unanimité contre le projet de fusion. Grâce à son vote unanime, ces dernières furent définitivement retirées du projet, inaugurant d'une situation nouvelle qui ne concernait plus que les communes de Feurs et de Balbigny.
La diminution du nombre de communes concernées, le recentrage de la fusion sur un territoire proche de Balbigny et la communauté d'intérêts liés à un projet de développement économique d'ampleur, méritaient que l'on explorât la possibilité de négocier des avantages durables pour les nombreuses petites communes rurales, en recherchant un accord qui permette à la fois le projet de développement urbain Feurs-Balbigny lié à l'A89 et le renforcement des petites communes.

L'offensive des centres urbains
Alors que les conditions n'avaient jamais été aussi favorables pour conclure un accord profitant aux petites communes rurales, des bruits se sont levés dès début septembre 2011, émanant des élus roannais, pour interpréter en leur faveur la nouvelle situation et d'envisager de demander en Commission Départementale de Coopération Intercommunale (CDCI), une fusion de la Coby et de la Copler, qui tournerait le dos définitivement à celle de Feurs en ramenant la situation dans l'arrondissement de Roanne (Lettre de Bernard Jayol, conseiller général adressée à la Coby). J'ai dénoncé cette tentative et ceux qui la soutenaient, en demandant aux maires de la Coby d'explorer la possibilité de parvenir à un accord avec la communauté de Feurs qui soit favorable aux petites communes (courrier du 12 octobre 2011).

Une campagne de désinformation
En réaction, le projet de fusion avec la Copler fut aussitôt abandonné, mais la position défendue par le maire de Sainte-Colombe-sur-Gand fut l'objet d'une campagne de désinformation acharnée. Un courrier daté du 7 novembre 2011, signé de Jean-Claude Tissot maire de Saint Marcel de Félines et conseiller général du canton de Néronde, Bruno Coassy maire de Saint Agathe en Donzy, Bernard Chabert maire de Saint Jodard, Marcel Capitan maire de Pinay et Georges Suzan maire de Bussières, fut adressé aux conseillers municipaux de Sainte-Colombe-sur-Gand en accusant le maire d'avoir tourné le dos aux décisions du Conseil municipal. Malgré la réponse rassurante et écrite de nos conseillers aux accusations proférées, (courrier du 3 décembre 2011) la campagne de désinformation menée à l'encontre de notre commune s'est poursuivie jusqu'au 14 décembre date de la réunion de la CDCI. Face à une telle hostilité et un tel déni, alors que la position de notre commune était connue depuis début septembre, j'ai demandé au Conseil municipal de délibérer une nouvelle fois en exposant les motifs de notre adhésion pour donner tout son poids au choix de la commune (délibération du 9 décembre 2011).

L'amendement du maire de Bussières
La campagne de désinformation a eu pour but de détourner l'attention des propositions formulées par Sainte-Colombe-sur-Gand et de faire oublier les bénéfices qu'en tireraient les petites communes. C'est dans ce cadre que le maire de Bussières, qui siège à la CDCI, a annoncé en réunion de bureau de la Coby, son initiative personnelle de déposer un amendement pour faire annuler le projet de fusion Feurs-Balbigny proposé par le préfet. Disposant d'une minorité de 6 communes sur les 13, représentant 35% de la population de la Coby, le maire de Bussières a préféré avoir recours à un artifice administratif pour parvenir à ses fins politiques, en invitant les grands élus de la Loire, qui n'attendaient que cela, à se prononcer sur l'avenir de la Coby.

La dernière séance
La séance de la CDCI du 14 décembre 2011 fut le dernier acte où les masques sont tombés. Sans jamais aborder les arguments publiés dans la délibération de notre Conseil municipal, la meute des chasseurs a balayé d'un revers de main la parole officielle de notre collectivité municipale, proférant des reproches d'inquisiteurs pour ouvrir la voie à leurs ambitions. (les citations qui suivent sont extraites du PV de la séance publié par la préfecture)

Le maire de Bussières, Georges Suzan expose l'argument : ...au regard des transformations en cours sur le territoire de la Coby, liées à l'arrivée de l'A89, « il ne paraît pas judicieux, au maire de Bussières, d'engager aujourd'hui des transformations qui ne correspondraient pas à la pertinence de son dynamisme » en d'autres termes, le maire de Bussières estime que passer un accord qui favorise les petites communes rurales n'est pas pertinent, ce qui l'autorise à demander aux grands élus de la Loire de voter la suppression de la fusion des intercommunalités de Balbigny et de Feurs !

Bernard Jayol, Conseiller Général de la Loire ouvre la chasse par une charge d'indignation : « ce qui vient d'arriver au niveau de la commune de Sainte Colombe n'est pas recevable car nous ne sommes plus, pour le moment, dans le temps de la consultation », on notera au passage le soin apporté à négliger l'expression légitime d'une commune réduite au rang d'une « consultation », sans prendre la peine d'évoquer les propositions en faveur des communes rurales, probablement trop éloignées de l'horizon politique du conseiller général.

Marc Petit, maire de Firminy, conduit la charge suivante : « 13 communes étaient contre, alors qu'elles sont 12 aujourd'hui. Il s'étonne de ce changement d'avis si rapide sur des orientations aussi importantes », on notera ici que la position de Sainte Colombe, annoncée depuis quatre mois est caricaturée, le propos montre les effets de la campagne de désinformation menée par le maire de Bussières et ses collègues ; présent à la table, Georges Suzan ne s'est pas donné la peine de préciser les faits.

C'est Jean Bartholin, président de la Communauté de communes de la Côte Roannaise, qui sonne le ralliement « il souligne la nécessité de travailler à l'échelle du Roannais pour certaines questions stratégiques... Le vrai périmètre aurait été celui du Roannais... Il s'agit de mettre en place un outil, un syndicat mixte pour gérer les zones d'activités d'intérêt national... », et nous y voilà, la tribune offerte par le maire de Bussières était parfaite pour annoncer clair et fort la revendication des roannais de décider de l'avenir de la Coby et de son développement économique.

Laure Déroche, maire de Roanne, entonne l'hallali « (quant au périmètre de la Coby) l'avis de la ville de Roanne compte particulièrement. L'arrivée des infrastructures et, dans un proche avenir de l'A89, est un enjeu majeur pour le territoire, une opportunité qu'il faut savoir utiliser pour que ces infrastructures ne servent pas d'aspirateur et ne constituent pas un déménagement du territoire » Le verdict du chef des peaux rouges roannais résume à lui seul les conflits qui se sont emparés de notre territoire depuis plus de 4 ans. Menacés par l'arrivée de l'A89, les grands centres urbains ligériens ont décidé de juguler le danger en imposant à la Coby leur tutelle politique.

La curée fut distribuée ce jour-là aux plus brillants des convives qui se dispersèrent la mine réjouie, après avoir approuvé par 34 voix contre 9 et 1 abstention, la suppression du projet de fusion des intercommunalités de Balbigny et de Feurs. A défaut de disposer d'un aspirateur économique, l'amendement du maire de Bussières venait de faire office d'aspirateur politique de Laure Déroche.

Alors Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Pour Conclure
La question des conflits d'intérêts et de vision entre les stratégies urbaines et rurales est souvent tournée en dérision par les grands élus et les partis politiques qui privilégient le grand nombre d'électeurs concentrés dans les entités urbaines, pour s'assurer la victoire. Je ne le sais que trop, pour l'avoir constaté depuis le premier jour de mon mandat jusqu'au dernier. Pour autant, je me suis fait un devoir de défendre la légitimité de nos revendications. Oui, l'élu rural est en position de faiblesse, mais celle-ci doit être compensée pour une forte mobilisation générale et s'appuyer sur l'autorité républicaine pour imposer ses aspirations.
Tout au long des mois écoulés j'ai acquis la conviction que notre commune dispose des ressources pour surmonter les nombreux défis qui depuis plus de vingt ans la pressent de toutes parts et l'ont mise à rude épreuve. La vitalité et l'intelligence de notre mode de vie permettent de pallier aux dégradations et parfois à la suppression des services, dans tous les domaines de la vie courante, tout en adoptant les nouveautés comme la présence de notre commune sur l'internet, l'école numérique rurale pour nos enfants, la gestion municipale de l'assainissement individuel, la reconnaissance de la qualité de notre environnement naturel et la capacité à se mobiliser pour formuler des projets novateurs. Oui, j'ai foi dans l'avenir de Sainte-Colombe-sur-Gand, dans son équipe municipale et dans la détermination et la fierté de ses habitants.

Andrea Iacovella
Maire de Sainte-Colombe-sur-Gand
le 10 juillet 2012

lundi 5 juillet 2010

L'omelette de Pascal Clément et les œufs de Sainte Colombe


Dossier Autoroute A89
 * cet article est paru dans le Bulletin Municipal de Sainte Colombe sur Gand de Juin 2010

L'omelette de Pascal Clément et les œufs de Sainte Colombe*

Le jugement de Balbigny
Présentation du tracé de l'A89 dans la salle du cinéma de Balbigny, le 10 juin 2006. A la tribune, installée sur la scène, se trouvent le Préfet de la Loire, Stéphane Bouillon et Pascal Clément, alors Ministre de la Justice, député de la Loire, président du Conseil Général de la Loire, président de la Communauté de Communes de Balbigny et Maire de St Marcel de Félines. La salle est comble, une partie de l'assistance doit rester debout. Je suis installé dans un fauteuil au milieu de la salle.
Dès la fin de l'introduction, intervention de Joseph Delaye, Maire de Sainte Colombe sur Gand, qui dénonce un territoire  de Sainte Colombe sinistré par le tracé, et demande solennellement des compensations pour aider la commune à surmonter les difficultés. Pascal Clément lui répond vertement : « On ne fait pas d'omelette sans casser les œufs ».  Le ton expéditif du Ministre de la Justice et la posture martiale de la tribune sonnent comme un jugement sans appel ; à cet instant le sort de Sainte Colombe est jeté. Dans la rangée située devant moi on se tourne vers son voisin en s'exclamant « Qu'est-ce qu'ils nous emmerdent ces gens de Sainte Colombe ! », plus loin on préfère se taire mais c'est un silence réprobateur à l'égard de la commune, les plus prudents manifestent un air résigné, ça dure juste le temps nécessaire pour faire le tour de la salle, puis le Ministre enchaîne ; l'affaire de Sainte Colombe est entendue.

Le pouvoir et la parole
Quand on parle du haut d'une tribune affublé d'honneurs et du prestige du pouvoir représentatif, et que les mandats électifs ce sont ceux qui écoutent qui vous les ont accordés, alors ceux-ci n'ont pas d'autre choix que de vous croire, même quand vous leur dites qu'ils ont la coquille fragile comme celle d'un œuf. Malgré les imperfections bien connues de leur élu comme son cynisme enjoué et ses colères légendaires, ils ne savent que trop que le langage est l'arme la plus redoutable du pouvoir. Pascal Clément, l'homme politique j'entends, a manié ce jour-là le pouvoir et ses attributs avec la dextérité d'un virtuose qui joue à merveille de son instrument. La salle était réjouie du spectacle, captivée par le talent de l'orateur qui venait d'achever sa réplique en proférant : « Vous allez être riches comme Crésus ! ».
Et même si la salle avait accueilli sa dernière prophétie avec une certaine réserve, hésitant entre le comique et le dramatique, la phrase, parce que prononcée du haut des fonctions les plus nobles, avait fini par susciter le trouble dans les esprits. La foule se pressait désormais vers la sortie de la Salle, la mine réjouie et l'air un peu rêveur. Le Ministre a fini par serrer quelques poignées de mains avant de s'engouffrer dans la voiture officielle qui a quitté les lieux dans la liesse ensoleillée des grands jours.

Abandons et revirements
En novembre 2006, les ASF invitent les riverains à des réunions publiques d’information sur l'A89. La sous-préfète de Roanne participe à celle qui se tient à Sainte Colombe où l'équipe des ASF est venue à grands renforts. Le directeur des opérations annonce que pour des raisons techniques, l'Aire de Service ne sera pas installée sur la commune, contrairement à ce qui avait été prévu par les services de la préfecture (La lettre de l'A89, Préfecture du Rhône, Juin 1996). Des protestations s'élèvent dans la salle, mais les esprits sont anesthésiés par la brutalité et la multiplication de ces revirements : la remise en cause des choix opérés par les services de l'État, la condamnation publique de la commune par le député de la circonscription Pascal Clément, le tracé de l'A89 qui coupe le territoire de Sainte Colombe en deux, onze exploitations agricoles touchées... Les colombins quittent la réunion publique avec le sentiment d'avoir été abandonnés, d'abord par leur élu, ensuite par les services de l'État, pour être finalement livrés aux troupes des ASF.
L'omelette de Pascal Clément prend forme, l'élu restera désormais absent de ces réunions culinaires, ni lui ni personne pour le représenter et s'enquérir de la situation réelle. Et pourtant au même moment Joseph Delaye, Maire de la Commune, traduit un état de crise de manière très explicite et prémonitoire : « Je suis très inquiet. L’autoroute traverse notre commune sur 5 km qui comportent des zones ZNIEFF. Certains sont plus touchés que d’autres, il faut préserver les bâtis, les terrains. Ici, l’attachement à la terre est très important » (Bulletin ObjectifA89, ASF, décembre 2006).

Les œufs donnent de la voix
Ce qui n'était qu'une réplique d'opérette jouée sur la scène du cinéma de Balbigny, a fini par devenir une réalité. L'omelette A89 longue de 50 km se monte à 1700 Millions d'Euros, jaune comme tous les panneaux qui l'annoncent dans nos campagnes en ces temps de grands travaux. Le tracé de Sainte Colombe est à l'A89, ce que le nuage de Tchernobyl fut à la France ; un nuage radioactif qui traverserait l'Europe en évitant la France, comme le Ministre avait laissé entendre que l'omelette A89 n'allait compter que des œufs de Colombe ! Mais le bon sens populaire qui connaît mieux l'art culinaire que les nuages radioactifs, savait que tous les œufs, fragiles dans leur coquille, sont susceptibles de passer à la casserole. Et de rappeler qu'ils disposaient encore d'une voix, celle d'un bulletin de vote. A la surprise générale des experts en tout genre de cuisine électorale, Pascal Clément (UMP) est battu par Jean-Claude Tissot (Divers Gauche) lors de l'élection cantonale de Mars 2008.

Lendemains de défaite

Deux mois après sa défaite électorale, le 28 juin 2008, à l'occasion du lancement en fanfare des travaux de l'A89 à Violay, devant une foule composée de nombreux élus, Pascal Clément, manifestement affecté par sa débâcle, cherche la bonne tonalité. Tout en se félicitant lui-même de l'importance de l'ouvrage, il fait mine d'avoir compris les raisons de sa défaite et se lance dans une justification qui donne la mesure de sa morgue et de sa méconnaissance du territoire et de ses actes. Il dénonce une campagne électorale mensongère qui aurait fait croire que c'était lui, Pascal Clément à avoir dessiné le tracé. Et d'aller jusqu'à citer le nom, prénom et lieu d'origine du fonctionnaire qui avait été chargé de l'étude ! Au lieu d'exercer la fonction identitaire qui incombe au politique  et permet aux citoyens de se rassembler dans une maison commune, à l'écart des partis pris, sa parole d'élu (il est toujours député), fidèle au jugement de Balbigny continue à semer le trouble et à alimenter les ferments de la division.
L'année suivante, dans une interview accordée à un quotidien il continue à claironner la paternité de l'A89 « après trente années de combats ininterrompus ». A la question  du journaliste qui lui fait remarquer que malgré son importance, le projet ne lui a pas fait gagner l'élection cantonale, il réplique « Cette victoire, aujourd’hui pour tout un territoire, est à mettre en parallèle avec mon échec aux dernières cantonales. Car c'est bien à cause de l'A89 que j'ai été battu dans le canton de Néronde. Certains disaient à tort que c'était moi qui avais fait le tracé. Les agriculteurs notamment m'en voulaient.... » (Le Progrès-La Tribune, édition du 10 avril 2009).
Une fois de plus le talent du virtuose tente d'éclipser sa part de responsabilité, mais nulle part on ne trouvera trace des accusations dont il se plaint, au contraire, nous les avons clairement établies et documentées pour éviter les amalgames aussi inutiles que dangereux (on se reportera à l'article Les interventions de l'État et des ASF sur le tronçon de l'A89 à Ste Colombe, Bulletin Municipal de Sainte Colombe sur Gand, pages 14-15, 2009 ). Sa responsabilité politique est suffisante pour qu'il s'expose de lui-même aux gémonies d'un électorat qu'il a livré à l'impuissance face à la transformation irréversible du territoire.

La morale de la Colombe
Depuis deux ans que je suis à la Mairie, dans la grande masse de documentation accumulée depuis 1987 sur le projet de l'A89, je ne trouve pas la trace d'une lettre ou d'un simple mot, signé de Pascal Clément dans l'une des nombreuses fonctions assurées depuis cette époque. Pas un geste pour laisser entendre sa compréhension du territoire, pas un signe en direction  de Sainte Colombe, de l'équipe municipale, des habitants.
Je parle du ministre, député, président du Conseil Général de la Loire et président de la Communauté de Communes de Balbigny de l’époque, qui en cumulant tous ces mandats avait un accès privilégié à tous les niveaux de décision. C’est l’absence de position de sa part qui est inadmissible. Qui donc était en devoir d'interpeller tous les acteurs, depuis les services préfectoraux jusqu'au gouvernement lui-même ? Ne disposait-il pas de toutes les charges pour exercer son devoir ? Il aurait dû mettre son prestige et son pouvoir au service de Sainte Colombe, devant les caméras de la télévision et les rédactions de la presse écrite, commencer par installer sa permanence sur la commune, interpeller l'État, le gouvernement et défendre de tout son talent un aménagement intelligent qui, j'en ai la conviction, n'est pas incompatible avec la nécessité de l'A89. En faisant cela il aurait simplement rempli son devoir d'élu de tout un territoire. Personne ne lui aurait reproché d'avoir obtenu peu de choses, mais cela aurait suffi à assurer la nécessaire cohésion des habitants et des communes, et éviter de faire le lit à la méfiance, au doute, aux frustrations qui s'insinuent dans le corps d'un territoire comme un ver dans le fruit.
Mais à l'évidence, cela ne faisait pas partie des obligations morales de Pascal Clément. Son silence reste néanmoins celui du principal porteur du projet de l’A89, qui avait accès à tous les niveaux de décision depuis l’échelon local jusqu’aux plus hautes responsabilités de l'État. Ce silence résonne comme une véritable complicité à l'égard d'une omelette territoriale qui a commencé par griller son principal artisan politique pour mieux éclaircir les nouveaux horizons de la Loire. Que cette complicité résulte d’un acte volontaire ou d’une série de négligences ne change rien à la responsabilité politique de Pascal Clément qui est sans appel.

Andrea Iacovella

* cet article est paru dans le Bulletin Municipal de Sainte Colombe sur Gand de Juin 2010


 
Les mandats de Pascal Clément
  • Député UMP de la Loire (6e circonscription) depuis 1978 jusqu'à ce jour (fin du mandat en 2012);
  •  Deux fois ministre : 
    • Ministre délégué aux relations avec le Parlement de 1993 à 1995;
    •  Garde des Sceaux, ministre de la Justice du 02/06/2005 au 17/05/2007;
  • Conseiller général du canton de Néronde depuis 1982 jusqu'en 2008 :
    • président du Conseil Général de la Loire de 1994 à 2008;
    • vice-président du Conseil Général de la Loire de 1982 à 1994;
  • Président de la Communauté de Communes de Balbigny depuis sa création en 1993 jusqu'en 2008;
  • Maire de Saint-Marcel-de-Félines (Loire) de 1977 à 2001 puis membre du Conseil jusqu'en octobre 2007.

L'A89 à Sainte Colombe sur Gand en chiffres
  • 5,8 Km de tracé, sur les 16,2 Km du tracé ligérien; 
  • une ponction de 110 ha dont 70 de Surfaces Agricoles Utiles; 
  • la remise en cause de 20 ans de développement urbain; 11 exploitations agricoles sur 15 touchées; 
  • un Aménagement Foncier qui paralyse tout projet urbain d’initiative communale pendant plus d’une décennie, sur plus de 90% de la superficie du territoire; 
  • une ZNIEFF impactée (Zone Naturelle d'Intérêt Floristique et Faunistique) parmi les plus importantes du versant;
  • Une Aire de Service déplacée à Néronde, l'échangeur qui devait desservir le versant éclipsé dans les arcanes du feuilleton des ASF.

samedi 3 juillet 2010

Pascal Clément locataire de la Coby

Pascal Clément locataire de la Coby*

Depuis sa défaite à l'élection cantonale de Néronde de mars 2008, le député de notre circonscription, Pascal Clément, occupe toujours un bureau à l'Hôtel de la Communauté de Communes de Balbigny (Coby), au titre de sa permanence parlementaire. Lors du mandat précédent, l'Assemblée Communautaire l'avait autorisé, du fait de ses nombreux mandats électifs, locaux et nationaux : Maire de St Marcel de Félines, Président de la Coby, Conseiller Général du Canton de Néronde, Président du Conseil Général de la Loire et député de la 6ème circonscription. En retour de cette faveur, le parlementaire s'est toujours acquitté d'un loyer. L'installation de sa permanence parlementaire dans les locaux de la Coby était justifiée au nom d'une efficacité qui faisait consensus.
Mais depuis mars 2008 la situation n'est plus la même, Pascal Clément ne dispose plus d'aucun mandat local. La Communauté de Communes de Balbigny, placée sous l'autorité des 44 délégués représentant les 13 communes membres, se trouve confrontée à une profonde mutation de notre territoire, en relation avec l'A89 et l'échangeur situé à Balbigny. Situation inédite et complexe à gérer pour les élus de la Coby puisque ces leviers de développement suscitent des appétits voraces et comportent des risques d'inégalités territoriales.
Le député ne peut ignorer que l'indépendance des institutions de la République est le socle de la cohésion nationale et le garant de la concorde. Cela devrait suffire pour le décider à quitter les locaux de la Coby. Le rôle politique qu'il a joué dans le passé sur ce même territoire, en charge des nombreux mandats, rendent sa présence encore plus problématique, impossible à concilier avec un verdict des urnes sans appel.

Andrea Iacovella
* cet article est paru dans le Bulletin Municipal de Sainte Colombe sur Gand de Juin 2010

mardi 19 janvier 2010

Les interventions de l’Etat et des ASF sur le tronçon de l’A89 à Sainte-Colombe-sur-Gand

Argument
Le tracé de l'A89 dans le territoire de la Loire fait beaucoup parler de lui depuis de nombreuses années. Au cours des années 2007-2008, au moment de rendre public le tracé et d'engager les travaux projetés par les ASF, les tentatives de comprendre ce qui s'était passé se sont multipliées, surtout dans les communes rurales directement impactées par le tracé de l'A89. Rien d'anormal que de chercher à comprendre.
Au printemps 2008, lors de l'élection pour le renouvellement du Canton de Néronde, Pascal Clément (UMP), figure politique installée dans le pays depuis plus de trente ans, est battu par Jean-Claude Tissot (Divers gauche). Cette défaite s'accompagne par plusieurs autres renversements de situations, dans d'autres localités du même territoire, à l'occasion des élections municipales qui ont eu lieu le même jour.

Depuis sa défaite, Pascal Clément, n'a cessé de déclarer avoir été victime d'une campagne mensongère, qui lui aurait fait porter la responsabilité du tracé de l'A89 cherchant par là à éclipser sa responsabilité politique, lui qui depuis trente ans s'était vu confier tous les mandats électifs par les électeurs du territoire, depuis l'échelon local, parlementaire jusqu'aux plus hautes responsabilités de l'État en tant que ministre. 

Les propos de Pascal Clément (tenus dès le mois de juin 2008 à Violay lors du lancement des travaux), sont totalement infondés et tentent de dédouaner sa responsabilité politique à l'égard du territoire qui lui avait confié les mandats politiques pour le représenter. Nous aurons l'occasion de revenir dans un autre article (à paraître) sur la responsabilité qui incombe à l'élu. 
 Pour l'heure, j'ai estimé que la priorité était de clarifier la genèse technique de l'aménagement de l'A89. Dès mon installation à la Mairie de Sainte Colombe sur Gand, j'ai conduit une enquête pour recomposer, avec la rigueur de l'historien, documents originaux à l'appui, les étapes techniques d'élaboration du projet de l'A89. 
 
L'article qui suit, paru dans le Bulletin Municipal de Sainte-Colombe-sur-Gand de Février 2009, est un compte-rendu de cette enquête, il a pour objectif de porter à la connaissance de tous, les véritables mécanismes techniques qui ont conduit au tracé et à l'aménagement de l'A89 sur le versant ligérien.


  • > L'article
Premier chapitre : les services de l’Etat
L’avant-projet de l’A89, rédigé par les services de la préfecture en 1995-1997, prévoyait un dialogue avec les communes pour le choix du tracé et son aménagement. Il s’agissait de limiter les effets négatifs sur le territoire et la vie locale, tout en mettant l’ouvrage en position de favoriser son développement.
Ainsi, pour Sainte-Colombe-sur-Gand, trois variantes furent soumises à la discussion, une aire de service fut prévue sur la commune, "calée dans un boisement tout en offrant un panorama intéressant sur la région" (La Lettre d’A89, N° 7, juin 1996, Préfecture du Rhône), et "un diffuseur fortement souhaité sur la commune, situé à mi-distance entre Balbigny et Tarare, favorisant les activités artisanales, industrielles et touristiques des communes situées sur le versant entre Saint-Just-la Pendue et Violay" (Enquête publique 1997).
Au bout du compte, au moment où les travaux ont débuté en juin 2008, la situation était tout autre. Au fil des années, le tracé de l’A89 a fini par être imposé, sans détour et sans recours à la commune de Sainte-Colombe-sur-Gand par les services de l’Etat qui ont eu la charge de piloter le projet et de s’auto-accorder le permis de construire, et ce malgré l’opposition du Conseil Municipal qui s’était exprimé à l’unanimité contre le tracé, dès janvier 2000.

Au final, la réalité de l’A89 pour notre commune se passe de commentaire : 5,8 Km de tracé sur les 16,2 Km du tracé ligérien, une ponction de 110 ha dont 70 de Surfaces Agricoles Utiles, la remise en cause de 20 ans de développement urbain, 11 exploitations agricoles sur 15 touchées, un Aménagement Foncier qui paralyse tout projet d’initiative communale pendant plus d’une décennie, sur plus de 90% de la superficie du territoire, des ressources naturelles floristiques et faunistiques lourdement impactées (ZNIEFF  de type I de près de 400 ha, la plus importante de la région).

Deuxième chapitre : les ASF
Le deuxième chapitre est actuellement en cours d’écriture par les ASF (Société des Autoroutes du Sud de la France) chargées par l’Etat de procéder, en son nom, à l’acquisition des terrains, de construire l’ouvrage et d’en assurer l’exploitation.
Parmi les faits marquants notre commune, il faut retenir la suppression de l’aire de service et du diffuseur qui ont été victimes des révisions imposées par les ASF. Depuis leur entrée en fonction, les ASF exercent une mise à l’écart systématique de la commune dans les affaires nous touchant directement : fouilles archéologiques, avancement des travaux, modification des aménagements, études des dispositifs paysagers et un refus catégorique d’ouvrir un dialogue sur l’avenir de la commune en tenant compte de l’impact autoroutier. A cela s’ajoute la brutalité des procédures liées aux acquisitions et aux expropriations des terrains qui touchent propriétaires et exploitants. 

Dans quelle mesure l’attitude expéditive employée par les services de l’Etat pour boucler le projet a-t-elle contribué à inspirer aux ASF une méthode toute aussi martiale ? La position de neutralité dans laquelle se sont réfugiés les services de l’Etat depuis l’entrée en scène des ASF reste d’autant plus problématique pour une petite commune, qu’elle est prise dans une mécanique sans commune mesure avec ses moyens d’intervention. Alors que la situation imposée au territoire exige la pleine participation de tous pour réussir son nécessaire développement, les ASF cultivent une opacité systématique derrière une indifférence de façade qui conduisent à l’isolement de nos petites communes, qui manu militari, sont systématiquement placées devant le fait accompli.

A diverses reprises, le Conseil Municipal a tendu la main à la direction en charge des opérations des ASF, comme ce fut le cas, le 1er décembre dernier où elle fut reçue à Sainte-Colombe-sur-Gand. Mais à chaque fois les responsables des ASF ont opposé une fin de non-recevoir, n’hésitant pas à souffler le chaud et le froid, avec la superbe et l’insolence de tristes lieutenants d’armée en territoire occupé.

C’est là toute la complexité du mode de la « concession » attribuée par l’Etat aux ASF, censée représenter une forme de renouvellement de partenariat au service du bien public. Solution qui ne résiste pas à l’épreuve des faits et montre, que loin de se limiter à de la gestion, l’action des ASF ne cesse d’infléchir les choix et les orientations de l’aménagement de tout un territoire, bien au-delà de la bande d’asphalte et de béton sur laquelle flottera leur drapeau.


Être acteur de notre développement
Il n’est pas exagéré d’affirmer que l’Etat a failli dans sa mission d’Aménagement du territoire, n’hésitant pas à sacrifier le territoire d’une commune pour réaliser des économies d’argent (Compte-rendu du 21 février 2000, CETE, Ministère de l’équipement). Il n’est pas exagéré non plus d’ajouter que l’Etat a failli dans sa mission de médiation pour assurer le nécessaire rééquilibrage entre les petites communes rurales confrontées à la mécanique de l’administration centrale et aux pratiques révolues de la grosse machine des ASF.

Pour autant, la commune lance un appel au devoir de l’Etat à l’égard de ses collectivités. Sainte-Colombe-sur-Gand réaffirme sa volonté d’engager le développement de son territoire en prenant appui sur l’A89 et appelle à inverser le projet de satellisation et d’isolement des communes du versant, induits par les choix opérés par les ASF.

Instruits par l’importance de la contribution de notre commune à l’intérêt général, nous avons la conviction, que de fermer les yeux sur le caractère bâclé, improvisé et partial du projet de l’A89 et de sa réalisation est contraire à l’intérêt de tous.
Andrea Iacovella