vendredi 19 juin 2015

Le Marché annuel de la Poésie de Paris menacé de disparition !

Le Marché de la Poésie vient de clôturer sa 33ème édition, il se tient chaque année, Place Saint Sulpice à Paris, organisé à l'initiative de c/i/r/c/é (Centre d’Information, de Recherche, de Création et d’Études littéraires, artistiques, scientifiques et techniques). Lieu unique et emblématique de l'actualité de la création poétique en France, avec 150 exposants et 50 mille visiteurs, l'édition de cette année a confirmé le succès ; téléchargez le journal 2015.

Je reproduis ci-après le mot du délégué général, Vincent Gimenot-Pons, qui alerte de la situation faite par la Ville de Paris au Marché de la Poésie en le menaçant de disparition. Le prétexte, une fois n'est pas coutume, est celui de la facture à payer qui ne cesse d'augmenter, alors que le subventionnement du Marché de la Poésie est inchangé depuis 2004 !

La langue française qui a imposé la notion d'exception culturelle aux gouvernements de ce monde, mérite qu'on applique cette même exception au rendez-vous annuel de ses poètes.
Paris doit rester le lieu d'un rendez-vous annuel majeur de l'actualité de la création poétique d'expression française.

Andrea Iacovella


Le 33e Marché de la Poésie, sans exception, culturel !

Chers amis,
le 33e Marché de la Poésie s’est terminé sur un succès indéniable, tant du point de vue de la fréquentation que dans l’esprit et la qualité qui règnent sur ce lieu culturel incontestable.
Cependant, comme vous le savez, des doutes planent désormais sur notre avenir, voire sur notre présent, après 33 années.
Nous n’avons pas été entendu en amont du Marché.
Il nous faut désormais attendre de recevoir la facturation du 33e Marché pour se rendre à l’évidence : nous n’aurons pas les moyens de payer les surcoûts que l’on va nous demander (participation de l’occupation de la place, due à une forte augmentation de la redevance versée à la Ville de Paris suite à l’appel d’offres et à ses surenchères, et dont le Marché de la Poésie fait autant les frais qu’un Salon des antiquaires ; la diminution d’une semaine de cette occupation de Saint-Sulpice pousse également Joël Garcia Organisation à nous demander de régler en supplément la location des tables et chaises qui, auparavant, était incluse dans le forfait. Ainsi l’on nous demande 2400 euros TTC de plus pour l’occupation de la place — en nous signalant qu’il n’y avait pas eu d’augmentation depuis 2010, mais de nos subventions non plus, et ce depuis 2004 —, et 8400 euros TTC pour tables et chaises. Soit environ donc un total de 10800 euros auquel nous ne pourrons faire face, ni les éditeurs du Marché, dont on semble méconnaître la situation délicate.
Mais de toute façon, quant bien même ce ne serait pas une telle somme, quelques milliers d’euros, nous serions incapables d’y faire face, puisque nous n’en avons été prévenus que depuis avril et que les sommes n’ont cessé de s’additionner depuis lors.
Certains poètes m’ont dit qu’ils voulaient renoncer à leur cachet pour nous aider. Faudrait-il que poètes et petits éditeurs de poésie soient ceux qui paient les pots cassés par d’autres ?
Je mets également en copie de ce mail les institutions partenaires du Marché, afin que tout le monde soit conscient et alerté de cette situation et du réel danger encouru, dans l’immédiat et non sur 2016. Si le Marché de la Poésie disparaissait demain, nul ne pourra dire que l’alerte n’aura pas été donnée à temps (depuis avril dernier).
Peut-être serons-nous amenés à vous demander de passer à l’action avec nous.
N’hésitez pas à diffuser cette information. Nous nous sommes voulus discrets jusque là, mais nous n’avons aucun remède miracle entre les mains pour que l’exception culturelle persiste.

Bien chaleureusement
vINCENT-gIMENO-pONS
délégué général

© Marché de la Poésie 2015
 

lundi 4 mai 2015

Evry Games City 25 avril 2015



Allocution d'Andrea Iacovella

lors de l'inauguration d’Évry Games City

le samedi 25 avril 2015 à 14H30 

au Théâtre de l'Agora à Évry


Madame la secrétaire d'état chargée du numérique Axelle Lemaire,
Madame la préfète Chantal Castelnot,
Monsieur le sénateur Michel Berson,
Madame Fatoumata Koïta et Monsieur Ronan Fleury, conseillers départementaux
Monsieur Francis Chouat, maire d’Évry et président de la Communauté d'Agglomération d’Évry  Centre Essonne,
chers partenaires de l'événement,
chers collègues,
Mesdames et messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à cette première édition d’Évry Games City.

Il m'incombe de vous dévoiler la mécanique qui a généré cet événement, que j'ai porté au nom de l'ENSIIE.

L'ENSIIE c'est l’École Nationale Supérieure d'Informatique pour l'Industrie et l'Entreprise, installée ici à Évry, et qui a formé plus de 3 mille ingénieurs depuis 47 ans, ingénieurs que l'on désigne par les « iiens ».

En septembre 2008 j'ai rejoint Ménad Sidahmed, qui venait de prendre ses fonctions de directeur, avec dans sa serviette, un projet d'établissement décliné sur les fondamentaux de l'école et une double ouverture sur les ressources du territoire local et les thématiques en rapport avec le numérique dans sa féconde reformulation des activités humaines.

En 2009 je me trouve dans le bureau de votre prédécesseur monsieur le maire, pour présenter à Manuel Valls le projet d'ouverture au territoire évryen porté par l'ENSIIE, à l'aide d'un diaporama. A la fin de l'entretien, alors que je rangeais l'ordinateur dans ma serviette, je lui demande de son point de vue de maire de la ville, s'il a un axe particulier sur lequel notre action de grande école publique pourrait être particulièrement utile. Et là, sans hésitation, il me dit « La jeunesse, tout ce que vous ferez pour la jeunesse, sera précieux pour Évry ».

Dans les semaines qui ont suivi j'ai travaillé avec celui qui était alors directeur des services culturels à la communauté d'agglomération, Denis Declerck. Très vite il a saisi l'importance d'engager un projet territorial en utilisant les outils de la culture, pour poser des passerelles entre les ressources engagées par le numérique : les actions de formation, de recherche et d'entrepreneuriat étaient rapprochées des pratiques collaboratives, du rapprochement d'artistes et d'ingénieurs, des actions de formation en direction de populations en situation de difficulté face au rythme élevé de changements induits par le numérique.

Dès le départ le jeu vidéo s'est imposé de lui-même comme un vecteur stratégique capable de mobiliser les acteurs du territoire. Le slogan « Une manette de jeux à la main, nous sommes tous égaux », ne peut s'empêcher de réserver à la jeunesse une place de choix.

À l'automne 2009 je me retrouve de nouveau dans le bureau du maire d’Évry, pour lui présenter cette fois l'avant-projet d’Évry, cité du jeu vidéo, qui deviendra le projet de Cluster que Ménad vous exposera dans un instant.
Dès le départ, le projet inclut un événement annuel aux Arènes, à caractère festif et sportif, rassemblant les gamers et un large public de curieux.

L'épisode suivant débute en juin 2014, avec la rencontre de Sébastien Delaby qui dirige l'équipe de 5WProjects. Sébastien s'empare du cahier de charges et propose une formulation forte dans laquelle nous retrouvons les objectifs de l'événement, l'exigence de qualité et l'ambition du projet qui, à ce moment là prend le nom d’Évry Games City.
Tout au long du projet, Sébastien et son équipe ont fait preuve de réactivité, d'efficacité et d'ingéniosité. Je tiens à leur dire le plaisir que j'ai eu à travailler avec eux et mon admiration pour le bel ouvrage réalisé.

Nous sommes en juin 2014, la nouvelle équipe municipale conduite par Francis Chouat se met en place, les conditions ne sont pas les meilleures pour faire partager un projet à la fois ambitieux, complexe et totalement inédit, tant dans la forme que dans le contenu. L'adjointe en charge à la culture et au numérique de la ville d’Évry, Najwa El Haïté, visite les locaux de l'ENSIIE et se prête à écouter le projet Évry Games City. Il lui revient d'avoir ouvert la voie au partenariat noué avec la Ville d’Évry.

Monsieur le maire, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance et celle de l'ENSIIE. à vous, à votre équipe municipale et à tous les services de la ville qui ont embarqué pour Évry Games City. Je mesure les difficultés que pose Évry Games City à tous les niveaux de la chaîne décisionnelle et opérationnelle. Il fallait oser et vous, vos conseillers et vos équipes l'avez fait avec enthousiasme et un engagement sans faille, sur un continent qui vous était pour l'essentiel étranger.

Nous voilà en septembre 2014, l'équipe de Sébastien Delaby est à pied d’œuvre pour produire le visuel de l’événement, une séance historique de shooting pour sélectionner les 4 iiens qui vont incarner le message d’Évry Games City sur tous les supports de communication.

Les élèves engagent alors, la première vague d'information de l'événement à travers la France. Au cours de l'automne, les iiens se mobilisent pour présenter Évry Games City dans une cinquantaine de forums de classes préparatoires aux grandes écoles, dans la plupart des grandes villes. La campagne est destinée à sensibiliser les candidats en vue de leur recrutement à l'ENSIIE, et à servir de caisse de résonance à l'événement.
Les iiens seront présents depuis le début du projet, engagés à tous les niveaux de l'événement, les 120 élèves qui participent aujourd'hui à l'organisation de l'événement sont identifiables par le tee-shirt orange. Je salue leur représentant, le président du BDE, Florien Dufour-Rives, en lui demandant de transmettre nos remerciements aux iiens pour la qualité de leur engagement et de leur abnégation.

Le démarrage du site Internet a eu lieu en janvier ainsi que sur les réseaux sociaux pilotés par l'équipe de Sébastien Delaby. Dès les deux premières semaines, l'activité en ligne a été très soutenue, reflétant la diversité du réseau de passionnés, mobilisant un grand nombre d'internautes. C'est à la faveur de cet élan que la campagne d'adhésion des partenaires économiques et institutionnels a été engagée. Au cours des deux semaines qui ont suivi, les nombreux retours des partenaires ont confirmé l'élan initial. Votre présence à nos côtés dit que le vecteur culturel a rempli sa mission de fédérer tous les acteurs sociaux : de la formation, de la recherche, du monde de l'entreprise et de tous les usagers.

Je remercie le personnel de l'ENSIIE qui a partagé notre enthousiasme et permis au projet d'aboutir. Enfin mes remerciements à Ménad Sidahmed, mon directeur et collègue ; de m'avoir confié le portage d’Évry Games City ; Ménad on recommence quand tu veux, mais je te connais tu as déjà de nouveaux projets dans ta serviette.

Le dernier relevé de participation effectué il y a une heure donne ceci :

- Sur Twitter plus de 3 millions de pages vues, 450 mille retweets, 75 mille profils visités, en deux mois nous enregistrons ce qui se réalise en moyenne sur 6/9 mois ;

- Sur Facebook, en retenant l'activité des internautes situés à 50 Km autour d’Évry, ce sont 10 mille publications par semaine ;

- Le teaser vidéo a été vu 12 mille fois sur Youtube et les pages relayées par tous les sites web totalisent 10 millions de vues ;

- A cette heure plus de 5 mille personnes ont validé leur invitation, 50 % du public vient de l'extérieur du territoire local.

Ces quelques chiffres disent bien qu’Évry Games City est plus qu'un Salon, c'est un Rendez-vous !

Le mot de la fin reviendra à un jeune évryen qui me joint au téléphone pour demander des précisions sur l'événement. Au moment de raccrocher il me dit : M'sieu, c'est un rêve ms'ieu, c'est un rêve evrygamescity, vous pouvez pas savoir ! Je vous souhaite une bonne journée M'sieu.
Alors je me dis que quand nos rêves à nous : acteurs du monde politique, économique, associatif, de la formation et de la recherche, quand nos rêves, que nous confions à nos réalisations croisent ceux de la jeunesse, alors je vois Évry Games City inaugurer une page nouvelle, Évry Games City devient un bien commun qui ne demande qu'à être partagé.

Je vous remercie.

Andrea Iacovella
Évry, le 25 avril 2015